« Mademoiselle Grelson ? C'est votre ex compagnon à l'appareil, il souhaiterait vous parler ... et n'a pas l'air très content ! » Je levai donc la tête à la fin de la phrase de Poppy, mon "assistante" comme certaines disaient, mais que je préférer nommer comme mon bras droit. « Qu'est-ce qu'il a encore lui ! Merci Poppy ! .... Allô ? » Les premiers mots qu'ils prononça étaient durs à entendre pour une fin de journée. Il me raconta que j'étais irresponsable d'être au travail, alors que j'avais un petit garçon de trois ans à garder, me radotant tout ce qu'il ne faisait que dire à chaque fois qu'il m'appelais ou me voyais. Evidemment, lui avait une grande villa au bord de la mer, un bon boulot et une vie sentimentale très remplie. Je soufflai et raccrochai avant même qu'il ai fini, pour la première fois depuis trois ans, j'avais enfin réussi à lui tenir, plus ou moins tête.

Evidemment que je n'étais pas une mauvaise mère, puisque j'avais confié mon petit Fynn à Charlie, ma meilleure amie, qui m'avais très bien accueillie dans sont petit appartement douillet et s'entendait très bien avec Fynn qui l'adorait comme une tante, une grande soeur ... Certes, j'avais été un peu barbare en la prévenant au dernier moment, mais avais-je eu le choix ? Non, un client, assez fortuné m'avais appelé la veille pour m'annoncer qu'il avait besoin de mes services pour dans trois jours, si je ne voulais pas perdre ma clientèle, il fallait que je sacrifie ça ... chose qui me faisais parfois culpabiliser, mais loin de moi l'idée d'être une mauvaise mère !
Je rentrai donc chez moi, pour retrouver ma meilleure amie et mon fils. « Charlie ?! Je suis rentrée ! »

Et oui, il ne s'arrêtait jamais, mon ex ne s'arrêtait jamais de s'assurer que je m'occupais bien de son fils, enfin de notre fils que j'avais porté pendant neuf mois. Des fois, il m'arrivais de regretter de lui avoir imposé cet enfant, car au départ, c'était bien moi qui voulais le garder et ne lui demandant aucun avis. Mais il avait accepté de le prendre à sa charge, chose que j'avais trouvé très courageuse. Mon avis sur lui avait vite changé quand il partit plus loin, avec son fric, parce que monsieur avait put continuer ses études d'architecte et pouvait tout se permettre. Il avait tout simplement pris le melon, et ne me faisais plus confiance alors que c'était moi qui avait souffert pendant neuf mois !

Trêve d'égoïsme, il était temps de rentrer à la maison où j'avais laissé Charlie avec mon petit bout de chou. Je n'osais même pas imaginer la journée qu'elle avait passé, je m'en voulais énormément de l'avoir prévenue au dernier moment et de lui faire subir les bêtises d'un gamin de trois ans. Car Fynn a beau être très mignon, dès qu'il s'y met, ça ne s'arrête plus ... un peu comme son père !A peine j'ouvris la porte et prononçai quelques mots que j'entendis des petits pas courir jusqu'à moi, je lâchai donc mon sac et mon manteau pour m'accroupir et prendre mon bébé dans mes bras. « Coucou mon chou ! Ca s'est bien passé la journée avec Charlie, t'as été mignon ? » Quelques secondes après, je vis la jolie blonde venir jusqu'à moi, je lui donnai un baiser sur la joue. « J'ai même pas eu le temps de préparer à manger, ni de nourrir ton fils. T'arrives au bon moment du coup... Pizza ? » Je souris et fis un grand oui de la tête tout en rangeant mon manteau. « C'était juste l'enfer aujourd'hui, Fynn a décidé de s'associer au chien pour me faire perdre la tête. Du coup, l'appartement ne ressemble plus à rien.. » Je ris et allai voir à quoi ressemblait l'appartement, et effectivement, ce n'était pas que du propre, m'enfin, je comprenais tout à fait sa douleur et continuai de rire. « A ma pauvre, tu peux pas savoir à quel point je suis désolée de t'avoir infligé ce cauchemar qu'est mon fils ! Je ferais en sorte que ça ne se reproduise plus ! » Je ramassai quelques jouets qui traînaient et allai m'asseoir à la table, pour me poser un peu.   « Qui commande pour les pizza ? » Dis-je en la regardant, souriante comme pas possible d'avoir retrouvé ma famille, car oui, Charlie était ma famille d'ici !

Rentrer chez moi aujourd'hui était comme le moment que j'attendais le plus de toute la journée. Ce n'étais pas de prendre ma douche, de manger, mais juste d'ouvrir la porte et de voir mon fils et ma meilleure amie à l'appart qu'ils me raconte leur journée, pas ennuyante les connaissant. Après m'être assise quelques instant sur une chaise, le temps de reprendre mes esprits et surtout du souffle, puisque l'ascenseur avait été en panne aujourd'hui, je demandai qui serait la plus courageuse pour commander des pizzas, parce que oui, je crois que Charlie n'avais pas glandé aujourd'hui. « Je vais le faire, si tu veux en attendant donne à manger à Fynn. Parce que j'ai l'impression qu'il commence à fatiguer. » Je souris et me levai, pris Fynn dans mes bras pour l'installer sur la chaise haute. « Allez mon chéri, à table, je vais te sortir un bon petit pot de soupe pour ce soir et après, tu auras droit à un petit peu de pizza si tu veux ! » Oui, j'avais un peu la flemme ce soir et heureusement que Ryder n'était pas là, il m'aurais encore rappelé que c'est moi qui ai voulu garder ce bébé et que j'étais censée m'en occuper sans jamais avoir la flemme !

Après l'appel passé, Charlie prit la parole tandis que je touillais la petite soupe aux légumes de mon fils. « Sinon, tu as fait quoi de ta journée toi ? Tout s'est bien passé ? » Je soufflai et la regardai, tout en touillant, évidemment. « Ne m'en parle pas ! Ryder m'a appelé me traitant à demi-mot de mère indigne qui n'assume pas son gosse ! Il se prend pour le père parfait parce que lui est toujours là pour son fils, mais excuses-moi, il peut se permettre de ne pas mettre son gosse chez la nounous lui ! Et puis des reproches, des reproches, des reproches ! » Je sortis la casserole du feu pour verser le dîner de Fynn dans sa petite assiette creuse. « Voilà mon coeur ! » Puis, je m'assis et pris une petite cuillère pour l'aider à manger. « Et toi ? D'ailleurs, ne t'inquiètes pas, Fynn et moi, on rangera ton appart' hein ! » Dis-je en souriant, tandis que mon petit bout de chou ouvrait grand la bouche pour choper la cuillère que je tenais dans la main.

Je savais que Charlie n'appréciait pas trop Ryder, mais, ça me rassurais un peu de ne pas être seule à en avoir marre de lui. « J'espère que tu lui as raccroché au nez ou alors que tu lui as tenu tête. Ce mec me dégoûte vraiment de plus en plus. » Je soufflai. Elle avait raison et je me demandais encore pourquoi Fynn était son fils, il était la douceur et la gentillesse incarnée pour son âge, alors que son père ne montrait pas vraiment le bon exemple. « Evidemment, que je lui ai raccroché et c'est la première fois que j'arrive à le faire sans culpabiliser, parce qu'avant, je me disais : Rooh, mais c'est quand même son père et tout, mais maintenant sa parano me passe au dessus ! » Je ne devais pas subir le fait qu'il voulait que son fils soit un pourri gâté qui n'ai pas conscience de la valeur de l'argent quand il aurait quinze ans !

« Hors de question que tu nettoies l'appartement ! Toi demain tu profites de ton fils et moi je m'occupe de tout remettre en ordre ! Et puis ma journée s'est résumée à changer des couches et à essayer de vider ton fils de toute son énergie.. Et j'ai même pas réussi.. Toi et moi ce soir, on se fait une belle soirée entre filles devant la télévision avec des sucreries. T'en penses quoi ? Même si je suis fatiguée, tu sais très bien que j'adore quand on passe des soirées à faire n'importe quoi. » dit-elle après s'être étirée, alors que je donnais à manger à Fynn. Je soupira, tout ça me gênais tout de même, c'était MON fils et j'en étais donc responsable, si Ryder avait vu ça, il aurait déjà appelé les avocats. « Ouais, mais regardes moi ce bordel quand même ... mon fils, je pourrais en profiter toute ma vie ! Et oui, je sais c'est une pile Duracell ce petit, d'ailleurs, je crois que je vais l'envoyer chez son père foutre le bordel, tu vas voir ! » dis-je en riant, alors que je continuai à le faire manger. « J'en pense que c'est une très bonne idée, on a toutes les deux bien besoin de décompresser, c'est pas des vacances les gamins et puis, bon, moi aussi j'adore les soirées comme ça avec toi ! » je fis un grand sourire, ceux où on voit toutes les dents. Puis, je pris mon Fynn dans mes bras pour le sortir de la chaise. « Allez mon amour, vas faire un bisou à Charlie et après, je t'emmène au lit ! » Fynn commença à courir vers la jolie blonde et lui sauta dans les bras.